Le domaine de la finance regroupe une grande diversité de métiers. Que ce soit pour analyser les marchés, gérer des portefeuilles d’investissements, modéliser des risques, structurer des produits financiers, optimiser la performance d’une entreprise ou contribuer à l’innovation technologique, les possibilités de carrière sont nombreuses et adaptées à différents niveaux de formation.
Au Québec, les titulaires d’un diplôme peuvent accéder à des postes dans une grande variété d’organisations : institutions financières, sociétés d’État, compagnies d’assurance, firmes de services-conseils, entreprises technologiques ou manufacturières, auxquelles s’ajoutent un nombre croissant d’entreprises émergeantes en technologie financière (fintech). Les environnements de travail vont de la haute finance institutionnelle à des fonctions opérationnelles, avec des perspectives d’emploi dans les grands centres comme en région. Montréal se distingue comme un important centre financier en Amérique du Nord, regroupant de nombreuses banques, firmes de gestion d’actifs, compagnies d’assurance et entreprises en technologie financière. À l’échelle canadienne, Toronto est considérée comme le principal pôle financier du pays, accueillant les sièges sociaux des grandes banques et la Bourse de Toronto (TSX).
Les perspectives de carrière se répartissent dans plusieurs secteurs spécialisés, dont :
Pour appuyer leur expertise et maximiser leurs occasions de carrière, les titulaires d’un diplôme peuvent également obtenir des titres professionnels reconnus à l’échelle internationale, tels que le Chartered Financial Analyst (CFA), le Chartered Alternative Investment Analyst (CAIA) ou le Financial Risk Manager (FRM). Ces certifications permettent de valider des compétences techniques pointues dans des domaines spécialisés, comme la gestion d’actifs, l’investissement alternatif ou la gestion des risques. Elles renforcent la crédibilité professionnelle et ouvrent la voie à des postes plus stratégiques et spécialisés dans l’ensemble des secteurs financiers.
La finance de marché regroupe l’ensemble des activités liées à l’analyse, la négociation et la gestion d’actifs financiers sur les marchés boursiers et financiers. Ce secteur dynamique englobe une diversité de fonctions, telles que les opérations de marché (trading), la gestion de portefeuille, la recherche en investissement, la structuration de produits dérivés ainsi que la conformité réglementaire.
Chaque poste présente ses particularités : l’opératrice ou l’opérateur de marché (trader), par exemple, intervient souvent en temps réel sur les marchés et doit prendre des décisions rapides tout en faisant preuve d’une grande résistance au stress. L’analyste financière ou l’analyste financier se concentre sur la collecte et l’interprétation de données afin de formuler des recommandations d’investissement. La ou le spécialiste en produits dérivés maîtrise des instruments financiers complexes pour gérer les risques associés.
Le contexte de travail est marqué par un environnement dynamique, soumis à des fluctuations rapides des marchés et à une forte pression. Les professionnelles et professionnels doivent parfois s’adapter à des horaires décalés en fonction des fuseaux horaires internationaux, exigeant flexibilité et capacité à travailler sous pression.
Pour plusieurs postes, notamment ceux liés à la gestion de portefeuille, à la recherche financière ou aux opérations boursières, la détention du titre CFA (Chartered Financial Analyst) ou la poursuite d’une formation de 2e cycle en finance constitue un atout majeur. Ces qualifications renforcent la crédibilité technique et ouvrent la voie à des fonctions plus spécialisées et stratégiques.
La diversité des fonctions et la rapidité des marchés imposent aux professionnelles et professionnels une maîtrise technique approfondie, une grande capacité d’adaptation face aux évolutions constantes ainsi qu’une rigueur et une intégrité indispensables pour naviguer efficacement dans ce secteur exigeant.
La finance corporative, aussi appelée finance d’entreprise, regroupe l’ensemble des fonctions financières qui soutiennent la performance stratégique, la croissance et la rentabilité des organisations. Ce secteur englobe des rôles variés liés à l’analyse financière, à la planification budgétaire, à la gestion de la trésorerie, au financement des projets, à l’évaluation d’entreprise et aux fusions et acquisitions.
Les professionnelles et professionnels de la finance corporative travaillent autant dans des PME que dans de grandes entreprises, des institutions financières, des firmes de services-conseils ou encore des organismes publics. Certains postes, notamment en évaluation d’entreprise, en financement structuré ou en fusions et acquisitions, exigent un haut niveau de compétence technique. Dans ces contextes, une formation de 2e cycle, comme une maîtrise en finance ou l’obtention d’un titre reconnu tel que le CFA (Chartered Financial Analyst), représentent des atouts importants pour se démarquer et accéder à des fonctions à plus haute valeur ajoutée.
Ce secteur offre des possibilités d’avancement intéressantes, souvent vers des postes de direction financière ou de gestion stratégique. Les professionnelles et professionnels débutent généralement comme analystes avant d’accéder, avec l’expérience et les compétences requises, à des fonctions de gestion, de conseil stratégique ou de développement des affaires.
La finance quantitative est un secteur spécialisé qui allie mathématiques avancées, statistiques, informatique et finance pour développer des modèles et outils optimisant la gestion des investissements, les algorithmes de marché (trading algorithmique) et le contrôle des risques. Ces professionnelles et professionnels évoluent dans un environnement rigoureux et innovant, où l’analyse de vastes ensembles de données et la modélisation mathématique guident les décisions financières.
Ce domaine repose sur une collaboration étroite entre expertes financières, experts financiers, développeuses, développeurs et gestionnaires afin de concevoir des solutions adaptées à des marchés complexes et en constante évolution.
L’expertise technique pointue et l’adaptabilité aux avancées technologiques sont indispensables pour relever les défis financiers contemporains. Face à la complexité croissante des marchés, aux nouvelles réglementations et à la révolution numérique, la finance quantitative s’impose comme une spécialisation à forte valeur ajoutée. Elle mobilise les principaux instruments financiers et les outils de gestion quantitative des risques, contribuant à une gestion plus proactive des risques et à la réduction de la vulnérabilité des organisations.
Les professionnelles et professionnels formés en finance quantitative développent un profil hybride, combinant des compétences pointues en finance et en programmation, particulièrement prisé par les employeurs. Leur expertise s’appuie également sur des connaissances solides en comptabilité, en économétrie, en environnement transactionnel, en aspects réglementaires, en économie et en gestion financière, autant de disciplines clés qui répondent aux exigences complexes et évolutives du marché du travail.
L’ingénierie financière se distingue par sa capacité à concevoir et à structurer des produits financiers complexes, tout en tenant compte des enjeux techniques, réglementaires, fiscaux et juridiques. Ce domaine combine rigueur quantitative, innovation financière et compréhension fine des besoins du marché pour élaborer des solutions adaptées, telles que les dérivés structurés, la titrisation ou les stratégies de couverture sur mesure. Le secteur implique une collaboration étroite entre expertes financières et experts financiers, juristes, fiscalistes et technologues, ouvrant la voie à des postes spécialisés à forte valeur ajoutée.
La gestion des risques et l’assurance constituent un domaine stratégique et transversal visant à identifier, analyser, maîtriser et transférer les risques auxquels font face les organisations. Ces risques, qu’ils soient financiers, opérationnels, juridiques, technologiques ou environnementaux, peuvent avoir des impacts majeurs sur la performance, la réputation et la pérennité des entreprises. Le secteur évolue rapidement sous l’effet des innovations technologiques, de la digitalisation des processus et de la multiplication des exigences réglementaires.
Les professionnelles et professionnels du domaine, comme les analystes en gestion des risques, les actuaires ou les souscriptrices et souscripteurs en assurance, jouent un rôle clé en assurant la protection des actifs, la continuité des opérations et la prise de décisions éclairées. Elles et ils collaborent étroitement avec divers départements (finances, opérations, conformité, TI) dans des secteurs aussi variés que la finance, l’assurance, l’énergie, la santé ou les technologies.
Le secteur du conseil financier regroupe des professionnelles et professionnels qui accompagnent les particulières et particuliers et les familles dans la gestion et la croissance de leur patrimoine financier. Leur mission principale est d’offrir des recommandations personnalisées en matière d’investissement, d’assurance et de produits financiers adaptées aux objectifs, au profil de risque et à la situation financière de chaque cliente et client.
Ces conseillères et conseillers jouent un rôle clé dans l’éducation financière des clientes et clients, en les guidant dans le choix des placements ou encore les produits d’épargne spécifiques. Elles et ils assurent un suivi rigoureux des portefeuilles afin d’ajuster les stratégies selon l’évolution des marchés et des besoins des clientes et clients.
Dans ce secteur, les exigences réglementaires sont strictes dans le but d’assurer la protection des consommatrices et consommateurs et la qualité des conseils offerts. L’Autorité des marchés financiers (AMF) encadre la formation, la certification et les règles déontologiques des conseillères et conseillers. Toute personne souhaitant exercer dans ce domaine doit obtenir un permis délivré par l’AMF et respecter un code de conduite rigoureux. Ces obligations garantissent que la conseillère ou le conseiller agit dans l’intérêt de la cliente ou du client, avec compétence, intégrité et transparence.
Il est important de noter que le conseil financier se distingue de la planification financière, qui intègre un champ plus large de services incluant fiscalité, retraite, succession et gestion globale du patrimoine. Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir cet aspect, un portrait spécifique sur la planification financière est disponible.
Les résultats du tableau ci-dessous proviennent de l'enquête La Relance à l'université conduite tous les deux ans par le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec. Réalisée en 2023, elle vise à faire connaître la situation des personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'une maîtrise de la promotion 2021, environ 20 mois après l'obtention de leur diplôme. Étant donné que les résultats ci-dessous concernent l'ensemble des personnes diplômées du Québec, le nom du programme peut varier de celui de l'Université Laval.
Programme | Diplôme | Personnes diplômées visées par l'enquête | Taux de réponse | À la recherche d'un emploi | Aux études | Personnes Inactives | En emploi | En emploi lié à la formation |
Caractéristiques de l'emploi lié à la formation |
||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
À temps plein | Satisfaction de l'emploi | Salaire horaire moyen | |||||||||
N | % | % | % | % | % | % | % | % | $ | ||
Opérations bancaires et finance |
Baccalauréat |
937 |
36,5 |
2,9 |
12,9 |
2 |
82,2 |
70,1 |
95,9 |
62 |
35,62 |
Maitrise |
259 |
53,7 |
2,9 |
0 |
0,7 |
96,4 |
87,3 |
99,1 |
74,1 |
44,32 |
Le marché du travail en finance au Québec présente une réalité complexe, dynamique et en constante évolution. Les secteurs spécialisés tels que la finance de marché, la finance quantitative, la gestion des risques, l’ingénierie financière, la finance corporative et le conseil en placement connaissent une forte demande, mais aussi une concurrence accrue, amplifiée par des exigences techniques, relationnelles et analytiques toujours plus élevées.
L’évolution technologique rapide (automatisation, intelligence artificielle, essor des technologies financières [fintech]) transforme en profondeur les méthodes de travail. Ces innovations exigent une adaptation constante : la finance quantitative s’appuie sur des algorithmes et la modélisation avancée, la finance de marché intègre des plateformes de données sophistiquées, et les services-conseils utilisent des outils numériques pour mieux cibler les besoins de la clientèle. Dans ce contexte, la maîtrise de langages de programmation, notamment Python, VBA, R ou SQL, devient un atout stratégique pour de nombreux postes techniques.
La concentration des emplois dans les grands centres, notamment Montréal et Toronto, renforce l’importance du bilinguisme, de la mobilité géographique et d’un excellent dossier scolaire. Une forte demande est observée pour les titulaires d’un diplôme de cycle supérieur (2e cycle en finance), surtout dans les rôles nécessitant des compétences poussées en analyse financière, en modélisation ou en programmation. Le titre de Chartered Financial Analyst (CFA), bien qu’il ne soit pas exigé dans tous les domaines, est perçu comme un atout significatif, en particulier dans les fonctions de gestion d’actifs, d’analyse financière, de finance de marché et de recherche économique. Ces atouts peuvent sensiblement améliorer les perspectives d’emploi et permettre de se démarquer dans un marché hautement concurrentiel.
Par ailleurs, l’industrie distingue les rôles des services de première ligne (front office), intermédiaires (middle office) et administratifs (back office), chacun requérant des compétences spécifiques (vente, analyse, conformité). Ces nuances, tout comme la répartition géographique des grandes institutions financières, influencent la nature des occasions professionnelles et les profils recherchés.
Dans ce contexte hautement exigeant, il est essentiel que les étudiantes et étudiants en finance adoptent une approche proactive dès le début de leurs études. Bâtir un profil et un curriculum vitæ passe par l’excellence scolaire, mais également par une implication concrète dans des activités parascolaires : associations étudiantes, Club de simulation boursière, compétitions interuniversitaires, autres comités en faculté, etc. La réalisation de stages ou d’emplois étudiants en finance est également fortement valorisée, tout comme la participation aux activités dans le domaine de la finance.
Les étudiantes et étudiants doivent également considérer de développer leur réseau de contacts dans le domaine, s’informer activement sur les réalités du marché du travail et oser entrer en contact avec des professionnelles et professionnels pour mieux comprendre les postes et mieux cerner les attentes du milieu. Le réseautage, via des plateformes comme LinkedIn, permet également de mieux appréhender ce vaste domaine complexe : l’apprentissage se poursuit et se précise bien au-delà des études, notamment une fois sur le marché du travail.
Cette posture proactive, combinée à une volonté d’apprentissage continu, à des compétences techniques solides (dont la programmation) et à une compréhension des exigences du milieu permet aux titulaires d’un diplôme de mieux se positionner et de saisir les occasions dans un marché aussi exigeant que stimulant.
Mise à jour : jeudi 31 juillet 2025