Le domaine des sciences de l’animation regroupe un ensemble de métiers techniques et artistiques qui contribuent à la production d’univers animés pour le cinéma, la télévision, les jeux vidéo, la publicité, la réalité virtuelle ou encore les expériences immersives. Les personnes diplômées dans cette discipline développent une combinaison de compétences créatives, technologiques et conceptuelles, leur permettant de donner vie à des personnages, des environnements et des effets visuels dans des productions souvent complexes et collaboratives. Leur expertise couvre une grande variété d’activités allant de la modélisation 3D à l’animation de personnages, en passant par le compositing, la capture de mouvement, l’éclairage numérique ou la création d’effets visuels (VFX).
Ce domaine est en constante évolution, fortement influencé par les avancées technologiques et les tendances du marché international. Il offre des perspectives intéressantes, autant dans les grands studios que dans les PME, au Québec comme à l’étranger.
L’animation 2D et 3D constitue l’un des principaux piliers de l’industrie créative au Québec. Elle est au cœur de la production de films d’animation, de séries télévisées, de jeux vidéo, de publicités, de contenus éducatifs et de projets interactifs. Les artistes de ce domaine donnent vie à des personnages, des objets ou des environnements en combinant créativité, précision technique et sens du mouvement.
Selon le type de production, les projets peuvent impliquer plusieurs étapes spécialisées : la modélisation, le rigging, l’animation, les effets visuels (FX), le surfacing, l’éclairage ou encore le compositing. Ce travail d’équipe mobilise des artistes aux profils variés, qui évoluent souvent dans des studios d’animation, des entreprises de production numérique ou des boîtes de postproduction. La maîtrise des logiciels spécialisés (comme Toon Boom, Maya, Blender, Houdini ou After Effects) est essentielle dans la pratique professionnelle.
En début de carrière, plusieurs professionnelles et professionnels occupent des rôles polyvalents qui touchent à différentes étapes de la production, comme l’animation, le storyboard ou la modélisation. Cette réalité est particulièrement présente dans les petites équipes ou les studios indépendants, où la flexibilité est essentielle. Ces postes hybrides offrent une occasion précieuse d’explorer plusieurs facettes du métier et de mieux cibler sa spécialisation par la suite.
Avec de l’expérience, les animatrices, les animateurs et les artistes techniques peuvent accéder à des postes de coordination ou de supervision, tels que cheffe ou chef d’équipe (lead), directrice ou directeur technique (TD), superviseure ou superviseur en animation ou encore réalisatrice ou réalisateur en animation. Certaines professionnelles et certains professionnels chevronnés se tournent aussi vers la direction de production, l’enseignement ou la conception narrative.
Les effets visuels (VFX) occupent une place essentielle dans les productions cinématographiques, télévisuelles, publicitaires et vidéoludiques en permettant de créer ou de modifier des images qui seraient impossibles ou trop coûteuses à filmer en prise de vue réelle. Ils servent à simuler des phénomènes naturels, à enrichir des environnements ou à intégrer des éléments 3D dans des séquences filmées.
Selon le type de production, le travail en VFX peut inclure plusieurs spécialités : compositing, rotoscopie, modélisation, matte painting, matchmove (suivi de caméra), simulation de fluides ou particules, éclairage et rendu. Ces tâches nécessitent une maîtrise avancée des logiciels spécialisés (ex. : Nuke, Houdini, Maya, After Effects), une grande rigueur technique et un bon sens de l’observation visuelle.
Les artistes VFX travaillent généralement dans des studios de postproduction ou d’animation, souvent en étroite collaboration avec les équipes de tournage et de création. Le travail en équipe, le respect du pipeline et la capacité d’adaptation sont essentiels.
Avec l’expérience, les professionnelles et professionnels peuvent évoluer vers des postes de lead compositing artist, superviseure ou superviseur VFX, directrice ou directeur technique (TD) ou encore vers des rôles de coordination et de gestion de production. Certaines et certains se spécialisent dans la recherche et le développement d’outils ou d’approches innovantes pour repousser les limites de la création visuelle.
La conception artistique regroupe les métiers qui contribuent à l’imaginaire visuel d’un projet dès les premières étapes de la production. Ces artistes jouent un rôle clé dans la création des personnages, des décors, des objets ou de l’ambiance générale d’un univers animé, vidéoludique ou cinématographique. Leurs illustrations servent de références aux équipes d’animation, de modélisation, d’éclairage ou d’effets visuels.
Ce secteur inclut des expertises comme le concept art, le scénarimage (storyboard), l’illustration numérique et parfois même la création de maquettes ou références 3D. Ces artistes traduisent les intentions narratives en images fortes, en combinant sens de la composition, design, éclairage, couleur et narration visuelle.
Elles et ils travaillent dans des studios d’animation, de jeux vidéo ou d’effets visuels, mais aussi pour des agences de communication ou des producteurs indépendants. Elles et ils doivent souvent répondre à des directions artistiques précises, tout en proposant des idées créatives et visuellement cohérentes avec l’univers du projet.
Avec de l’expérience, ces professionnelles et professionnels peuvent accéder à des rôles de lead artist, de direction artistique ou encore contribuer à la narration visuelle d’un projet en collaborant étroitement avec les équipes de réalisation et de scénarisation.
Les postes en gestion de projets, auparavant réservés aux TI, à la construction ou au génie, se retrouvent maintenant dans tous les domaines d’activité. À l'époque où le changement est constant dans les organisations et où le temps est compté, toute entreprise a besoin de se munir de bonnes stratégies, de réflexion et de planification pour mener à bien ses projets.
La fonction publique recherche de plus en plus des profils en gestion de projets. À cet effet, des études de 2e cycle peuvent être requises au gouvernement. Le milieu communautaire fonctionne également beaucoup par projet et les possibilités y sont multiples.
Une formation créditée ou non en gestion de projets, complémentaire à votre formation initiale, peut être un atout utile qui vous permettra d’acquérir des techniques, des méthodes et des outils pour faire de vos projets des réussites! Si vous optez pour une certification, sachez que CAPM (www.pmi.org) s’adresse aux étudiantes et étudiants sans expérience, alors que PMP s’adresse aux professionnelles et professionnels avec expérience en gestion de projets. Cette dernière certification est généralement exigée pour les postes séniors. La connaissance de MS Project est un atout considérable.
Naturellement, il est possible de gérer des projets dans le cadre d’un emploi, sans que ce soit mentionné dans le titre du poste.
Enseignement collégial
Les exigences pour enseigner votre discipline au collégial peuvent varier d’un établissement à l’autre. Contrairement à l’enseignement aux niveaux primaire et secondaire, le brevet d’enseignement n’est pas requis.
En général, un baccalauréat dans la discipline à enseigner représente l’exigence de base. Une maîtrise ou un doctorat peuvent toutefois être exigés par certains collèges. Plusieurs considéreront aussi une formation et/ou une expérience en enseignement comme des atouts indéniables. Si vous souhaitez acquérir une formation pédagogique, l’Université Laval propose le D.E.S.S. en enseignement collégial ou la maîtrise en enseignement collégial.
Formation continue
La formation continue s’inscrit à la suite d’une formation initiale et vise à mettre à jour ou à accroître des connaissances théoriques et pratiques, à développer la culture, les capacités personnelles ou les compétences professionnelles. Elle s’adresse principalement aux personnes déjà engagées dans la vie professionnelle. Elle peut prendre différentes formes : formation, conférence, atelier, cours, etc. Plusieurs établissements d’enseignement, organismes ou entreprises proposent de la formation continue et les exigences varient d’un endroit à l’autre. À l’Université Laval, il faut minimalement détenir un baccalauréat dans la discipline enseignée et avoir de l’expérience dans cette même discipline.
Enseignement aux aînées et aux aînés
Les universités du troisième âge (UTA) ne font pas partie du réseau universitaire normal, mais sont souvent affiliées à une université, ce qui leur permet d’offrir de l’enseignement universitaire. Elles s’adressent à une clientèle âgée généralement d’au moins 50 ou 55 ans. Leur objectif est de favoriser l’engagement social et culturel, ainsi que l’épanouissement intellectuel, technique, manuel, artistique ou physique des personnes. Les UTA offrent des cours, ateliers, conférences ou activités dans un cadre qui favorise les discussions et qui est exempt d’examens, de travaux ou de diplômes.
Les critères d’embauche varient énormément d’une UTA à l’autre. À l’Université Laval, un diplôme de maîtrise dans la discipline enseignée est exigé, ainsi que cinq ans d’expérience en enseignement.
Animation et activités parascolaires
Les villes, centres de loisirs et camps spécialisés embauchent des animateurs pour offrir des ateliers de toute sorte (théâtre, dessin, informatique, etc.) autant aux jeunes qu’aux adultes.
Certains organismes peuvent demander une formation du programme DAFA, un standard national de formation en animation. Ce programme vise à assurer la sécurité et la qualité de l’animation de groupes de jeunes de 5 à 17 ans au Québec.
Les centres de services scolaires peuvent embaucher des personnes pour offrir des activités parascolaires. Le brevet d’enseignement n’est pas requis pour ce type d’emploi, généralement à temps partiel. Cela peut donc être une façon intéressante d’acquérir de l’expérience en enseignement pendant vos études.
Les résultats du tableau ci-dessous proviennent de l'enquête La Relance à l'université conduite tous les deux ans par le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec. Réalisée en 2023, elle vise à faire connaître la situation des personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'une maîtrise de la promotion 2021, environ 20 mois après l'obtention de leur diplôme. Étant donné que les résultats ci-dessous concernent l'ensemble des personnes diplômées du Québec, le nom du programme peut varier de celui de l'Université Laval.
| Programme | Diplôme | Personnes diplômées visées par l'enquête | Taux de réponse | À la recherche d'un emploi | Aux études | Personnes Inactives | En emploi | En emploi lié à la formation |
Caractéristiques de l'emploi lié à la formation |
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|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| À temps plein | Satisfaction de l'emploi | Salaire horaire moyen | |||||||||
| N | % | % | % | % | % | % | % | % | $ | ||
|
Arts graphiques (communications graphiques) |
Maitrise |
1 |
100 |
0 |
0 |
0 |
100 |
100 |
100 |
||
|
Baccalauréat |
363 |
55,9 |
5,9 |
10,3 |
3 |
80,8 |
70,7 |
89,7 |
71,6 |
28,57 |
|
Statistiques salariales :
Selon les données disponibles, les artistes en animation 2D/3D et en effets visuels (VFX) au Québec gagnent en moyenne entre 20 $ et 35 $ de l’heure, avec des pointes pouvant atteindre 50 $/h ou plus pour les professionnelles et professionnels expérimentés, les superviseures et superviseurs ou les spécialistes en effets numériques complexes. Le salaire annuel moyen varie généralement entre 40 000 $ et 65 000 $, selon le type d’emploi, la taille du studio, le mode de contrat (poste permanent ou mandat temporaire) et le niveau d’expérience.
Les artistes évoluant dans de grands studios d’animation ou de VFX bénéficient souvent d’environnements plus structurés et de meilleures conditions de travail, alors que les pigistes ou sous-traitants peuvent connaître davantage de variabilité dans leurs revenus, bien que certains projets spécialisés offrent une rémunération compétitive.
Par ailleurs, les postes en intégration technique (comme les rôles liés au pipeline, à l’automatisation ou au développement d’outils) ne sont pas couverts ici, mais présentent des échelles salariales souvent supérieures, en particulier dans les studios à forte composante technologique. Ces fonctions exigent généralement des compétences avancées en programmation (ex. : Python, scripting, outils de gestion) et sont mieux rémunérées à moyen terme, notamment pour les profils hybrides à la fois techniques et artistiques.
Le domaine de l’animation, des effets visuels et de la conception artistique est en constante évolution, porté par les avancées technologiques, les tendances internationales et la demande croissante en contenus numériques. Ce secteur spécialisé exige un haut niveau de compétence, tant sur le plan artistique que sur le plan technique, et fonctionne selon des processus de production complexes, souvent rigoureusement structurés.
Dans ce contexte, les personnes diplômées accèdent généralement au marché du travail par des postes de spécialisation ou de soutien à la production, en fonction de leur profil et des besoins du moment. Les rôles d’animatrice ou animateur junior, d’artiste en compositing, de modeleuse ou modeleur, d’assistante ou assistant de production, ou de coordonnatrice ou coordonnateur VFX sont souvent les premiers postes occupés par les finissantes et finissants. Dans tous les cas, la capacité à collaborer efficacement, à s’intégrer à un pipeline et à respecter les standards de production constitue un critère de sélection central.
Par ailleurs, même pour les fonctions techniques, le portfolio demeure un outil essentiel pour démontrer ses compétences et son potentiel créatif. Il permet d’illustrer concrètement la maîtrise des outils, la compréhension des étapes de production ainsi que la qualité visuelle du travail accompli. Des projets personnels, des collaborations ou des stages bien documentés peuvent ainsi renforcer une candidature.
Le marché valorise à la fois la spécialisation dans un rôle précis et la polyvalence en début de carrière. Une compréhension globale du pipeline, combinée à une ouverture à explorer différents types de mandats, représente un avantage dans un contexte où les projets sont souvent temporaires ou réalisés en mode collaboratif. Dans ce cadre, la flexibilité et la capacité à apprendre rapidement constituent des atouts majeurs.
De plus, un secteur en émergence touche à l’intégration technique, au développement d’outils et à la gestion des pipelines de production. À l’intersection de la création artistique et du développement informatique, ce champ joue un rôle clé dans l’optimisation des processus en animation et en VFX. Les professionnelles et professionnels y contribuent par la création de scripts, l’automatisation de tâches ou encore la personnalisation d’environnements de travail.
Ces postes, parfois appelés Technical Director (TD) ou développeuse ou développeur pipeline, sont de plus en plus recherchés, notamment dans les grands studios. Ils exigent une solide compréhension des enjeux techniques, des outils de production et des langages de programmation comme Python. Bien qu’ils soient souvent occupés par des personnes diplômées de programmes spécialisés en informatique ou en effets visuels, certaines finissantes et certains finissants du baccalauréat en art et science de l’animation peuvent aussi y accéder, particulièrement si elles ou ils ont acquis des compétences hybrides ou réalisé des projets techniques au cours de leur formation.
Cela dit, certains rôles techniques exigent une expertise pointue en développement logiciel ou en gestion de pipelines. Ils peuvent ainsi être plus couramment occupés par des personnes diplômées de niveau collégial technique ou issues de programmes spécialisés en informatique. Toutefois, les finissantes et finissants au baccalauréat peuvent accéder à certains de ces postes si elles ou ils possèdent des compétences techniques avancées, acquises par des cours complémentaires, des projets personnels ou une formation continue.
Par ailleurs, l’anglais est fréquemment utilisé dans les milieux de travail, que ce soit dans les communications, la documentation ou les outils techniques. Les recruteuses et recruteurs attendent également une familiarité avec les outils collaboratifs, tels que ShotGrid, Trello ou Perforce, qui facilitent la gestion de production en équipe.
Enfin, il convient de souligner que le secteur est également marqué par une certaine précarité, en raison de la prévalence des contrats à durée déterminée et du recours fréquent à la sous-traitance. Cette réalité demande aux jeunes professionnelles et professionnels de développer leur réseau, de maintenir leurs compétences à jour et de démontrer une capacité d’adaptation continue.
L’émergence de l’intelligence artificielle (IA) transforme également progressivement les méthodes de travail, notamment dans la prévisualisation, la rotoscopie, le texturing ou encore la génération de contenus visuels. Si l’IA ne remplace pas l’expertise humaine, elle modifie certains rôles et crée de nouvelles possibilités. La capacité à comprendre et à intégrer ces outils devient ainsi un avantage concurrentiel, particulièrement dans les environnements innovants.
Dans ce contexte en transformation, les personnes diplômées qui font preuve de curiosité, de rigueur et d’ouverture à l’innovation seront particulièrement bien positionnées pour évoluer dans le domaine. Si les outils technologiques, notamment l’intelligence artificielle, transforment certains processus, la plus-value de l’humain demeure essentielle : sens artistique, intuition visuelle, capacité à raconter une histoire ou à créer une émotion ne peuvent être automatisés. C’est cette combinaison de compétences techniques et de regard créatif qui constitue aujourd’hui un véritable levier pour bâtir une carrière stimulante dans l’univers de l’animation et des effets visuels.
Mise à jour : mercredi 10 septembre 2025