Guide carrière en lettres et sciences humaines de l'Université Laval
Témoignages

Mathieu Allard

Consultant en muséologie et en patrimoine
Baccalauréat en ethnologie et patrimoine

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, avril 2015

Catherine Baril

Catherine Baril Crédit photo : Renaud Philippe / Kahem

Directrice de la production, Manif d'art
Baccalauréat en histoire de l'art - profil entrepreneurial

J'ai longtemps hésité à choisir mon orientation de carrière. Mes choix allaient de la foresterie, à l'économie, à l'architecture. Toutefois, depuis mes 16 ans, l'étude de l'histoire de l'art a fait partie des options que j'envisageais. (Merci Larousse illustré!)

Indécise et désireuse de ne fermer aucune porte, j'ai choisi d'étudier en Sciences, lettres et arts au Cégep de Sainte-Foy. Ces deux années d'études généralistes m'ont permis de confirmer mon intérêt envers les arts, les lettres et les sciences dites humaines.

Je me souviens d'un évènement carrière organisé par le cégep où on offrait aux étudiants d'être jumelés à un ou une professionnel(le) d'un domaine de leur choix. J'avais demandé à passer une journée avec un(e) conservateur(trice) de musée. J'ai finalement passé une journée avec Linda Verge dans sa galerie d'art de la rue des Érables. Pas tout à fait conservatrice, mais bon... J'ai pu lui poser toutes les questions qui me venaient en tête et la voir interagir avec les artistes qu'elle représentait à la galerie. Elle a été d'une très grande générosité avec moi. 

Au moment des inscriptions à l'université, j'ai inscrit plusieurs programmes, mais c'est en histoire de l'art que j'ai choisi d'étudier. Le programme a déjà changé depuis que j'ai terminé mon baccalauréat en 2010. À l'époque, j'étais surtout intéressée par l'art contemporain et l'histoire de l'architecture. J'étais tiraillée entre mon intérêt pour la découverte de la théorie de l'art et mon envie d'acquérir des compétences techniques. Être moins dans la recherche et plus dans l'action. C'est alors que j'ai découvert que certains programmes offraient le profil entrepreneurial. Ce n'était pas le cas du baccalauréat en histoire de l'art, mais après en avoir discuté avec le directeur de programme de l'époque, j'ai pu m'y inscrire quand même et jouer le cobaye. Dans le cadre de ce profil, j'ai dû développer un projet d'entreprise et élaborer un plan d'action. J'ai choisi de travailler sur un projet de galerie d'art privée. Les premières étapes de mon projet consistaient surtout à apprendre à connaître le milieu de l'art. J'ai donc commencé à fréquenter les galeries d'art et les centres d'artistes, à lire les périodiques québécois spécialisés et à interviewer des personnes travaillant dans le milieu. J'ai découvert tout un univers!

Cette découverte du milieu de l'art contemporain/actuel m'a amenée à passer un été au Symposium d'art contemporain de Baie-St-Paul en tant que guide-animatrice. (J'avais déjà occupé quelques postes de guide et de galeriste pendant les étés de mon baccalauréat). Cet été-là, j'étais logée avec les artistes dans une maison historique juste en dehors de la ville. On se serait cru dans un camp de vacances pour artistes. C'était génial! C'est à ce moment que j'ai décidé que je voulais travailler en contact avec les artistes.

J'ai terminé mon baccalauréat et j'ai d'abord voulu faire une maîtrise en histoire de l'art à l'Université Laval, mais n'arrivant pas à faire de choix de sujet d'étude, j'ai pris mon « indécision » comme un signe et j'ai abandonné le projet. J'avais déjà découvert la chaire de gestion des arts de HEC Montréal, mais j'avais hésité à encore changer de ville (j'ai grandi en Abitibi). Quand j'ai compris que mon projet de maîtrise n'allait pas se concrétiser, ça m'a botté le derrière et je me suis inscrite au DESS en gestion des organismes culturels à HEC Montréal. Cette décision a été déterminante. J'ai passé six mois à Montréal avant de décrocher un emploi comme adjointe administrative à Regart, centre d'arts en art actuel (à Lévis). J'ai terminé mon DESS à temps partiel, voyageant entre Québec, Lévis et Montréal.

Tout est devenu facile pour moi après ça. J'ai passé deux merveilleuses années à Regart, puis j'ai assuré un intérim d'un an à la direction administrative d'Avatar, une association de créations sonores et électroniques. J'ai ensuite été recrutée par Manif d'art pour être directrice administrative de façon permanente. J'ai occupé ce poste pendant trois ans et demi, puis, après une restructuration au sein de l'organisation, j'ai bifurqué vers la production des expositions et des activités. C'est d'ailleurs ce que je fais au moment de rédiger ce témoignage en tant que directrice de la production.

Mars 2018

Julie Bigaouette

Guide animatrice et agente culturelle au Musée national des beaux-arts du Québec
Baccalauréat en histoire de l'art

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, mars 2016

Bianca Cadieux

Bianca Cadieux

Conseillère en développement culturel et rural, Développement Côte-de-Beaupré
Baccalauréat en sciences historiques et études patrimoniales
DESS en muséologie

Lors de mon DEC en Arts et lettres - Lettres au Cégep de Sherbrooke, j'ai rapidement compris que je ne souhaitais pas poursuivre dans le domaine littéraire : j'étais tombée en amour avec l'histoire de l'art et la muséologie. Le seul baccalauréat au Québec qui incluait la muséologie était le baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales (BISHEP)... et je suis tombée sur le gros lot! Entre 2012 et 2015, j'ai découvert l'incroyable milieu des études patrimoniales. La multidisciplinarité du programme m'a enchantée dès les premiers cours. Étant curieuse de nature, les différentes disciplines historiques du programme - histoire, histoire de l'art, ethnologie, archivistique, muséologie, archéologie - m'ont rapidement fascinée. Mon parcours se centrait sur trois concentrations : la muséologie, l'histoire de l'art et l'ethnologie. La combinaison des trois était parfaite!

Pour avoir une expérience plus pratique que théorique, j'ai décidé de continuer mes études au deuxième cycle. Durant mes deux années dans le programme de DESS en muséologie, j'ai approfondi mes connaissances et mes compétences en muséologie et j'ai précisé mes champs d'expertise. Le DESS et le stage que j'y ai réalisé ont confimé ma passion pour le patrimoine religieux, le patrimoine alimentaire et le patrimoine des minorités francophones.

Dans l'ensemble, mon passage à l'Université Laval m'a permis de rencontrer des gens incroyables, passionnés et dynamiques, qui m'ont fait grandir comme personne, comme étudiante et comme professionnelle. Grâce à mes études à l'Université Laval, je possède un réseau de contacts vaste et solide.

Dès ma première année au BISHEP, je voulais travailler dans le milieu patrimonial et muséologique. J'ai rapidement intégré cet univers et, dans les cinq années suivantes, j'ai été guide-interprète dans cinq petites institutions muséales où j'ai développé ma curiosité intellectuelle, ma polyvalence, mon aisance avec le public, ma créativité, ma rigueur et mon sens du travail d'équipe. Trois mois après la fin du DESS en muséologie, j'ai été engagée comme conseillère en développement culturel et rural chez Développement Côte-de-Beaupré. J'y accompagne, aide et soutiens les entreprises culturelles et agricoles de la Côte-de-Beaupré.

De plus, durant mon parcours scolaire et professionnel, deux de mes collègues et moi-même avons pris conscience que le patrimoine était un sujet passionnant, mais méconnu. Nous avons donc cofondé le blogue Intervalles - Espace patrimoine en 2015 avec la mission de démystifier et vulgariser le patrimoine sous ses multiples aspects. Ce projet est notre bébé entrepreneurial et nous sommes si fières de sa visibilité.

Février 2018

Christina Carier

Christina Carier

Conseillère culture et formation artistique au ministère de la Culture et des Communications du Québec
DESS en muséologie
Maîtrise en histoire de l'art

Mon parcours académique et professionnel peut sembler à première vue atypique, pour ne pas dire surprenant ou étonnant. De nature créative et dotée d'un intérêt certain pour les arts, j'ai d'abord complété un baccalauréat en architecture. Forte de cette formation qui m'a permis d'acquérir de solides compétences en design architectural ainsi qu'une bonne compréhension des systèmes constructifs et techniques, j'ai poursuivi mon cursus universitaire aux cycles d'études supérieures en muséologie et en histoire de l'art. L'expertise développée toucha davantage à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine ainsi qu'à l'art au Québec et au Canada au 20e siècle.

Désireuse de mettre en pratique ces acquis universitaires, j'ai entamé ma carrière professionnelle en région, dans le milieu municipal, où j'ai participé à la conception de projets architecturaux structurants en revitalisation, puis en conservation du patrimoine religieux. J'ai ensuite emménagé dans la métropole. Ce changement de territoire m'a permis de relever de nouveaux défis : rendre le tourisme et la culture accessibles aux personnes à capacité physique restreinte. Au sein d'un organisme à but non lucratif, j'ai pu me consacrer, à travers les services de consultation en aménagement, à la promotion et au développement de lieux accessibles à tous. De retour dans la capitale nationale, j'ai travaillé pour le premier groupe financier coopératif du Canada où j'ai occupé les fonctions de conseillère en gestion de patrimoine. J'ai alors senti le besoin d'aller me chercher d'autres compétences, cette fois-ci en administration des affaires, pour me rendre plus efficace. Dans cet emploi, j'ai accompagné les membres-clients dans la réalisation de leurs projets et dans l'optimisation de leur patrimoine sur les plans financier et fiscal. J'occupe désormais un poste de professionnelle au ministère de la Culture et des Communications du Québec où je joue un rôle-conseil dans les domaines de la formation et de l'éducation artistique et par rapport aux arts et à la culture à l'école.

L'esprit d'analyse, la curiosité intellectuelle, la perspicacité, l'engagement, le volontarisme et la rigueur de la recherche que j'ai su développer lors de mes études à l'Université Laval m'ont permis, et elles me permettent encore aujourd'hui, d'avoir accès à des domaines variés, tous plus intéressants les uns que les autres. Je considère que l'aspect atypique qui singularise tant mes parcours universitaire que professionnel fait état de ma capacité d'adaptation, c'est-à-dire cette capacité à s'adapter et à évoluer dans des rôles et des environnements de plus en plus complexes. Cette compétence est primordiale et il importe de miser sur elle pour se préparer à faire face à l'avenir. Par les différents postes occupés, j'ai su saisir les occasions pour rendre ma carrière évolutive et riche en apprentissages.

Dans vingt ans, vous serez davantage déçus par les choses que vous n'avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors, sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez. -- Mark Twain

Juin 2018

Alexandra Carrière

Alexandra Carrière

Traductrice chez Sematos
Baccalauréat en traduction

Lorsque j'ai entamé mon parcours à l'Université Laval en 2011, j'étais loin de me douter que je terminerais mes études cinq ans plus tard avec deux diplômes en poche. Après l'obtention d'un baccalauréat en droit en 2014, j'ai fait face à une période de remise en question professionnelle à l'issue de laquelle j'ai décidé de ne pas poursuivre mon cheminement en droit et de me tourner vers ma première passion : les langues. C'est à ce moment que j'ai entamé mon baccalauréat en traduction. Je m'y suis immédiatement sentie à ma place! La première année d'études dans le programme a été ponctuée de découvertes et de surprises. On sait tous que la langue française a ses caprices, mais c'est tout un défi que de les maîtriser! Désireuse de mettre en pratique mes connaissances, j'ai commencé à faire de la traduction bénévole pour Ingénieurs sans Frontières. Cette expérience enrichissante m'a donné un avant-goût de l'interaction entre un traducteur et son réviseur et m'a permis d'en apprendre davantage sur le domaine de l'ingénierie. 

Au cours de ma deuxième année, j'ai pu me familiariser avec certains domaines de spécialité, dont la traduction médicale, juridique et audiovisuelle, et l'interprétation. C'est également à ce moment que j'ai joint l'équipe des Traductions Langulaire, le cabinet de traduction étudiant de l'Université Laval. Je n'aurais jamais deviné en commençant à titre de traductrice que je serais amenée au fil des sessions à assumer les rôles de correctrice d'épreuves, de directrice de l'exploitation et même de présidente! Mon implication au cabinet m'a donné la chance d'interagir avec des clients et des réviseurs et de participer à la gestion quotidienne d'une entreprise, des atouts particulièrement intéressants aux yeux des employeurs.

En 2016, j'ai reçu le prix Relève accordé par l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ). Cette distinction était accompagnée d'une invitation au congrès de l'Ordre tenu à Montréal, où j'ai pu échanger avec des collègues et des employeurs des quatre coins de la province.

C'est également durant cette année que j'ai décroché un stage chez Sematos, un cabinet de traduction de Québec. J'y ai d'abord effectué un stage court, puis un stage long, tous deux contributoires à ma formation à l'université, avant d'être engagée à titre de traductrice. Le travail en cabinet me permet de toucher à divers domaines de spécialité - tels que la traduction juridique, commerciale, administrative et technique - et de bénéficier du soutien de collègues et de réviseurs, me donnant ainsi les outils nécessaires pour renforcer mes compétences au quotidien.

En 2017, j'ai pu relever un nouveau défi en réalisant un stage de six mois à la Cité de l'ONU de Copenhague. Cette expérience incroyable m'a permis de rencontrer des gens de multiples nationalités et de m'initier à la traduction de textes dans le domaine de la coopération internationale et de l'aide humanitaire. J'ai même eu l'occasion de traduire quelques textes en espagnol, spécialité que je souhaiterais développer au cours des prochaines années. Je travaille maintenant à temps plein chez Sematos et je participe au programme de mentorat de l'OTTIAQ en vue d'obtenir le titre de traductrice agréée. 

On m'a souvent dit d'avoir plus confiance en mes capacités, et je réalise maintenant la valeur de ce conseil. Je souhaite le transmettre aux gens à mon tour, et les inciter à ne pas avoir peur de repousser leurs limites. On peut parfois être surpris par ce qu'on est capable d'accomplir en faisant preuve de persévérance. Dites « oui » aux possibilités qui s'offrent à vous et n'ayez pas peur de faire des erreurs, car celles-ci constituent d'excellentes occasions d'apprentissage. Aujourd'hui, je suis fière du chemin que j'ai parcouru au cours des sept dernières années, et je n'hésiterais pas à tout recommencer.

Carole-Anne Cormier

Carole-Anne Cormier

Responsable des communications pour le développement au Centre de coopération en santé et développement (CCISD)
Maîtrise en communication publique - profil communication internationale et interculturelle

Si vous m'aviez dit, il y a dix ans, que j'allais faire le travail que je fais aujourd'hui, je ne vous aurais sûrement pas cru.

Étant originaire de la Péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick, j'étais alors inscrite à l'Université de Moncton où j'ai d'abord obtenu un diplôme en sciences de la santé, avec l'intention ferme de devenir médecin. Certes, mon côté rationnel y puisait une grande source de motivation, mais ce domaine ne parvenait pas à combler mon côté créatif qui (j'en ai pris conscience durant cette période) est indispensable à mon bien-être. J'en suis donc venue à la conclusion que la médecine, comme choix de carrière, n'était pas tout à fait appropriée pour moi et j'ai décidé de bifurquer vers les communications.

Je vois encore la réaction un peu abasourdie du directeur de programme (sans parler de mon entourage entier) quand j'ai annoncé vouloir faire un baccalauréat avec une majeure en information-communication et une mineure en biologie. C'était, pour le moins qu'on puisse dire, un parcours des plus inhabituels, mais c'était celui qui me permettait de satisfaire mes deux hémisphères à la fois... et quelle bonne décision ce fut! 

Trois ans plus tard, diplôme en mains, j'avais découvert une passion telle pour le domaine des communications que m'arrêter aux études de premier cycle ne suffisait pas. En faisant des recherches sur les programmes de deuxième cycle disponibles, je suis tombée sur ceux de l'Université Laval qui m'ont tout de suite interpellée et qui m'ont incitée à m'inscire sans plus tarder.

D'abord, l'Université Laval offrait à ce moment (en 2012) la maîtrise en communication publique - profil communication internationale et interculturelle. Fascinée par tout ce qui touche à l'international depuis l'enfance et très sensible aux efforts pour appuyer les pays en développement, j'entendais cette maîtrise crier mon nom. Puis, la cerise sur le gâteau : on me permettait de faire une maîtrise avec un stage plutôt qu'avec mémoire. Dans un domaine comme les communications, il me semblait primordial d'acquérir une expérience concrète sur le marché du travail avant l'obtention de mon diplôme.

À l'époque, je ne le savais pas encore, mais cette option stage allait m'ouvrir la porte vers l'emploi rêvé!

Dans mon premier cours de maîtrise, un cours préparatoire à la rédaction du rapport réflexif de stage, on nous demanda d'entamer nos recherches en vue de trouver un futur milieu de stage. Les communications étant ce qu'elles sont, c'est-à-dire un outil incontournable pour toute organisation qui désire être connue, peu importe son champ d'intervention, je savais bien qu'il existait quelque part un milieu où mes intérêts pour la communication, la santé et le développement international pourraient être mis à profit. 

C'est dans le cadre de ces recherches que j'ai appris l'existence du Centre de coopération internationale en santé et développement (CCISD), une organisation à but non lucratif basée à Québec dont la mission est d'améliorer la santé des populations du monde. Depuis 1987, le CCISD a contribué au renforcement des systèmes de santé dans plus de 41 pays à travers la conception et la gestion de projets internationaux.

À partir de ce moment, j'ai réalisé que mon parcours « en S » pourrait faire sens et je me suis dit que ce serait le genre d'organisation dont j'allais faire partie un jour; une organisation travaillant avec les ressources locales afin de les accompagner dans la recherche et la mise en oeuvre de solutions durables.

Chaque fois que j'en avais l'occasion, j'axais donc mes travaux académiques sur la communication participative pour le développement afin d'acquérir un maximum de connaissances sur le sujet. Dans la même veine, je m'inscrivais à des cours optionnels en lien avec mes ambitions futures dont j'ai discuté longuement avec la coordonnatrice des stages du département qui a su, parfois mieux que moi-même, comprendre où je voulais en arriver.

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu'elle m'a contactée, en septembre 2013, pour me dire que le CCISD était à la recherche d'une étudiante ou d'un étudiant afin de réaliser des tâches en lien avec les communications. Ce n'était pas une offre de stage, mais un emploi à temps partiel que j'ai accepté (vous vous en doutez sûrement) sans attendre une seconde!

Cet emploi étudiant est devenu un stage, puis un emploi à temps plein. Après près de cinq ans, je suis toujours au CCISD où j'occupe avec grand bonheur les fonctions de responsable des communications pour le développement. En plus de me charger des communications institutionnelles (site Web, rapport annuel, infolettres, photographie, etc.), j'appuie la conception et la gestion des projets du CCISD à travers des stratégies de communication participative pour le développement que j'élabore et dont je coordonne la mise en oeuvre en collaboration avec les membres de notre équipe à Québec et dans nos pays d'intervention.

Aujourd'hui, je me compte chanceuse d'avoir trouvé un emploi des plus stimulants où chaque jour est une nouvelle occasion de faire valoir ma créativité et ma versatilité. Toutefois, ce qui me comble le plus de mon travail au CCISD, c'est que j'ai la chance de côtoyer des gens de tous les horizons qui sont engagés et décidés à faire une différence dans le monde, d'apprendre d'eux et avec eux.

Je suis une de ces personnes qui croit fermement que rien n'arrive pour rien dans la vie. Chaque décision que j'ai prise au cours des dix dernières années m'a menée où j'en suis aujourd'hui et je suis fière de dire que l'UL fait partie de ces choix qui ont été déterminants dans mon parcours professionnel.

Février 2018 

Marie-Michelle Dionne

Archéologue, entrepreneure, chargée de cours et professionnelle de recherche
Maîtrise et doctorat en archéologie
DESS en muséologie

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, janvier 2015

Sarah Gagnon

Sarah Gagnon

Coordinatrice du groupe HowardScott et chef des communications, Danemark
Baccalauréat en études internationales et langues modernes

Ma vie professionnelle est jusqu'à maintenant composée d'un mélange de chance, de belles rencontres, de talent, mais aussi et surtout d'un vaste champ de connaissances me donnant accès à plusieurs domaines ou, disons, faisant de moi une personne capable de relever plusieurs défis, et ce, grâce à mon baccalauréat.

Lorsque j'ai choisi le programme d'études internationales et langues modernes à l'Université Laval, je visais une carrière en relations internationales, plus précisément en diplomatie. Le programme, très diversifié, m'a donné la chance de toucher à plusieurs sujets, d'évaluer mes champs d'intérêt réels et de développer une culture générale. Ceci dit, je n'ai pas tout de suite ressenti les avantages de la diversité du programme lors de ma graduation. J'ai en toute honnêteté traversé une période de questionnements et de difficultés à m'orienter question carrière. J'avais l'impression d'avoir touché à plusieurs sujets, mais de n'être qualifiée en rien. Que devait être la suite?

Talent personnel

Je me suis donc tournée vers moi, mes qualités, mes talents. J'ai toujours eu beaucoup de facilité en communication. Mon sens de la créativité est inné et m'exprimer en public a toujours été quelque chose de naturel et de facile pour moi. Je me suis donc orientée vers les médias. J'avais choisi la concentration Communication lors de mon baccalauréat. Alors, j'ai pu faire un lien direct entre mon talent et ma formation académique. Ayant une opportunité après mon bac, j'ai plongé!

Toucher à tout

À moins d'obtenir un poste de journaliste ou d'animatrice vedette au tout début d'une carrière (très rare), plusieurs candidats, comme moi, débutent avec des contrats de recherchiste. Une grande qualité chez une recherchiste est d'être capable de comprendre les sujets, de trouver des pistes différentes, intéressantes, pertinentes et surtout des personnes clés pour venir en parler. C'est là que les avantages de la culture générale sont apparus! Mes connaissances multiples m'ont permis de m'illustrer sur plusieurs dossiers. Avec du recul, je regarde mon parcours et les émissions pour lesquelles j'ai travaillé et je ne peux constater que l'histoire, la politique internationale, le droit international, la littérature, la méthode de recherche, pour ne nommer que ces sujets couverts lors de mon bac m'ont été tellement utiles!

Rester humble

Pas facile pour de nouveaux gradués. Je blague, mais il y a quand même un fond de vérité. On s'imagine que le fait de ne pas décrocher la position sénior de nos rêves lors de notre première année sur le marché du travail correspond à un mauvais choix de programme d'études ou un problème d'orientation. Dans mon cas, j'aurai mis environ sept ans, plusieurs employeurs, plusieurs villes et même pays avant de trouver ma voie. Chose certaine, je n'aurais probablement pas survécu aux défis imposés par ces différents postes, ces différentes villes et ces différents pays sans la diversité académique offerte par le programme d'études internationales de langues modernes. Diversité ayant développé ma curiosité et mon courage, celui de plonger dans des domaines qui me paraissent parfois complètement hors de mes compétences mais qui, en bout de ligne, avaient toujours au moins un point en commun avec ma formation!

La petite histoire...

Pour la petite histoire, je suis passée par le monde des médias, l'animation, la recherche, les reportages, la politique au sénat comme attachée au sénateur Dawson pour me retrouver au Danemark avec mon mari danois, là où je ne pouvais pas travailler dans les médias (mon danois n'étant pas au niveau) ni en politique... Que faire? Pas facile de recommencer à zéro à l'étranger... J'ai débuté par un poste d'administration à l'exécutif d'une société d'investissements internationaux. Les langues et mes capacités à rechercher de l'information et, disons-le, « me débrouiller » m'auront permis de réussir : 1. à maintenir le poste et 2. à me développer professionnellement afin de gravir les échelons et gagner la confiance de mon employeur et des clients. Cette diversité qui me faisait douter lors de ma graduation aura été la clé de mon succès.

HowardScott

En 2016, quand on m'a proposé de me joindre à la compagnie HowardScott, ma première réflexion a été « après les médias, la politique, les finances, pourquoi ne pas m'intéresser aux énergies renouvelables! » Avec mon bagage, j'étais capable de 1. rester calme et me concentrer sur l'apprentissage de ce nouveau domaine afin d'appuyer l'administration et de coordonner les opérations de la compagnie et 2. proposer ma vision en termes de communication pour la compagnie. Me voici donc maintenant en charge des communications et relations publiques d'une compagnie danoise d'énergies renouvelables qui rayonne partout dans le monde. Tout prend son sens pour moi et je reviens donc à mon talent, les communications, grâce à mes expériences professionnelles, mais surtout à l'étendue de mes connaissances acquises avec le bac en études internationales et langues modernes de l'Université Laval!

Mars 2018

Catherine Gaumond

Directrice de la conservation et de la muséologie pour le projet du Monastère des Augustines
Baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, janvier 2015

Dale Gilbert

Dale Gilbert

Conseiller au développement économique et communautaire au ministère du Conseil exécutif du Québec
Baccalauréat, maîtrise et doctorat en histoire

Je me rappelle encore distinctement le jour de mon entrée officielle à l'Université Laval à l'automne 2001. Venant tout juste d'atteindre mes 18 ans, j'étais terrorisé par mon passage au monde universitaire. J'avais peur de ne pas en savoir assez, de ne pas être prêt. J'étais incertain de mes choix dans un monde qui, une semaine après ma rentrée universitaire, allait être bouleversé par les attentats du 11 Septembre. J'étais loin de me douter que je complèterais à l'UL non seulement un baccalauréat, mais également une maîtrise et un doctorat et qu'une partie de ma carrière s'y déroulerait par la suite comme professionnel de recherche. Dix ans d'études et trois diplômes ont fait de moi un produit Rouge et Or... et un partisan inconditionnel de notre dynastique club de football!

Mon baccalauréat en histoire m'a permis, au-delà des connaissances acquises et de la spécialisation progressive vers la thématique - le monde urbain - qui m'intéressait davantage, de développer mes compétences en analyse critique, en recherche et en rédaction, compétences éminemment utiles et polyvalentes sur le marché du travail. Des échanges avec une professeure sur ma thématique de prédilection ont mené à l'obtention d'un contrat d'assistant de recherche à la fin de mon baccalauréat en 2014, contrat qui a eu un impact majeur sur mon parcours. Non seulement il a contribué à approfondir mes compétences en recherche, analyse et rédaction, mais également à fixer le sujet de mon mémoire de maîtrise, soit l'évolution des services sociaux à l'enfance et à la jeunesse à Québec aux 19e et 20e siècles. L'ensemble des contrats d'assistanat de recherche et d'enseignement que j'ai décrochés au fil des échanges et contacts réalisés m'ont permis de financer mes études de maîtrise (2004-2006) et de doctorat (2006-2011) en histoire tout en contribuant à bâtir lentement mon curriculum vitæ par la rédaction de rapports de recherche, la participation à des articles scientifiques et la correction d'examens. Étant rattaché, de par l'affiliation de ma directrice de recherche, à un centre de recherche - le Centre interuniversitaire d'études québécoises (CIEQ) -, j'ai su profiter de l'ensemble des possibilités qui s'offraient à moi pour élargir mes horizons scientifiques et mes compétences : formations en cartographie et en constitution de bases de données, organisation de colloques, participation à des colloques locaux et internationaux, obtention d'un espace de bureau propice aux échanges entre étudiants, implication dans le comité étudiant, direction d'un numéro de revue scientifique, participation à l'élaboration d'une exposition virtuelle, etc.

Soucieux, par conviction profonde que le monde universitaire ne doit pas être replié sur lui-même, de contribuer à la diffusion de l'histoire au sein de la population et par le fait même aux débats de société, j'ai notamment participé à des émissions radiophoniques, donné des conférences - d'abord à titre bénévole, puis rémunéré - et contribué à une exposition tenue lors des fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec. Des bourses du CIEQ, de la Faculté des lettres de l'UL et d'autres organismes subventionnaires m'ont donné la chance d'effectuer deux séjours de recherche comparée sur la culture urbaine en milieu populaire durant mes études doctorales, l'un en France (2008) et l'autre en Belgique (2010). Ces séjours, qui ont sensiblement marqué mon parcours, m'ont permis de diffuser mes travaux et de tisser des réseaux de collaboration à l'international, réseaux toujours actifs aujourd'hui. L'accès aux chercheur.e.s lié.e.s au CIEQ et les opportunités d'échanges créées par ma participation aux colloques m'ont aussi mené vers l'obtention en 2009 de ma première charge de cours. Cette charge, assumée à l'Université du Québec à Rimouski, a confirmé ma passion pour l'enseignement et la diffusion de l'histoire.

Au sortir du doctorat en 2011, spécialisé en histoire urbaine et mettant à profit les contacts réalisés durant mes études, j'ai rejoint pendant plus de 3 ans l'équipe du Centre Urbanisation Culture Société de l'Institut national de la recherche scientifique à titre de chercheur postdoctoral. J'y ai développé un nouveau champ d'expertise en histoire de la mobilité tout en élargissant mes réseaux de collaboration et en enseignant. Je me suis également impliqué davantage dans la vie scientifique en acceptant le poste de responsable des comptes rendus francophones de la Revue d'histoire urbaine. Ce poste, que j'ai occupé pendant 3 ans, m'a permis de rester bien au fait du développement de mes champs d'expertise et des spécialistes qui y sont rattachés et d'affiner mes compétences en analyse et mon esprit de synthèse. Je suis revenu par la suite à l'UL, non pas comme étudiant, mais comme professionnel de recherche au Dictionnaire biographique du Canada. J'y ai été chargé, en tant que rédacteur-historien, de la réalisation d'ensembles thématiques commentés en ligne. Puis, deux ans plus tard, j'ai décroché un poste de professionnel au ministère du Conseil exécutif du Québec, que j'occupe actuellement, et pour lequel les connaissances et compétences acquises comme étudiant puis chercheur sont pleinement mises à profit.

Après 3 diplômes, 2 livres dont un primé par les Fonds de recherche du Québec, une douzaine d'articles et de contributions dans des revues scientifiques en français et en anglais, plus de cinquante conférences scientifiques et grand public au Québec, aux États-Unis et en Europe, une douzaine d'excursions conçues et animées et une trentaine de participations à des émissions radiophoniques et télévisées comme historien invité, je reconnais pleinement la valeur et la richesse de mon parcours en histoire à l'UL, qui m'a permis d'acquérir un large bagage de connaissances et de solides compétences en recherche, analyse, rédaction, synthèse et gestion de projets, et également de développer mon esprit critique, ma rigueur et mes aptitudes de communicateur à la fois sur les scènes universitaire et grand public.

Ainsi, aujourd'hui, à un.e étudiant.e en lettres et sciences humaines qui, comme moi il y a 17 ans, est intimidé.e par son arrivée dans le monde universitaire, je confierais les conseils suivants : sur la base de tes intérêts, fais preuve de curiosité pour élargir tes horizons, veille à ajouter des cordes à ton arc et profite de chaque opportunité!

Février 2018

Sara-Juliette Hins

Sara Juliette Hins

Responsable des médias sociaux au ministère du Conseil exécutif du Québec
Baccalauréat, maîtrise et doctorat en études littéraires

J'ai toujours été passionnée par la littérature. Depuis que je sais lire, je ne compte plus le nombre d'oeuvres que j'ai dévorées. C'était donc un choix naturel pour moi que de me diriger dans ce domaine, même si je ne savais pas exactement ce que je voulais faire comme carrière. J'ai effectué l'essentiel de ma formation à l'Université Laval et dans ce champ d'études : baccalauréat, maîtrise et doctorat.

Durant mes années de premier cycle, de 2001 à 2004, j'ai eu la chance inouïe d'aller faire une année d'études à l'Université d'État des sciences humaines de Russie, à Moscou, dans le contexte du profil international. Cette expérience s'est avérée extrêmement formatrice. J'ai découvert une culture riche, une langue imagée et un pays fascinant. J'ai aussi développé à la vitesse grand V ma capacité d'adaptation, en plus de confirmer mon intérêt pour un sujet de maîtrise, l'oeuvre chansonnière de l'acteur et chanteur Vladimir Vyssotski.

C'est un séminaire consacré à l'histoire littéraire des femmes, en janvier 2009, qui m'a fait connaître Emma Gendron, une femme de lettres canadienne-française prolifique au parcours hors du commun à qui j'ai consacré ma thèse doctorale. Mes années au troisième cycle ont été l'occasion de multiples expériences toutes aussi enrichissantes les unes que les autres. J'ai travaillé en tant qu'auxiliaire de recherche pour deux projets du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. N'ayant pas obtenu de subvention de recherche des deux principaux organismes en sciences humaines, j'ai néanmoins bénéficié de la bourse du Fonds d'assistanat au doctorat, ce qui m'a permis d'enseigner le cours Programme individuel de lecture durant une session. Le fait de ne pas obtenir de subvention de recherche prestigieuse, jumelé à la fin de mon admissibilité aux prêts et bourses gouvernementaux, m'a amenée à faire une rencontre, à l'automne 2011, qui s'est avérée décisive pour mon parcours, soit celle d'une conseillère en emploi du Service du développement professionnel.

C'est cette conseillère qui m'a fait découvrir le réseau social professionnel LinkedIn. Cette incursion dans un monde jusque-là inconnu pour moi m'a fait développer un grand intérêt pour les médias sociaux comme outil de communication organisationnel. C'est aussi la conseillère du SDP qui m'a aidée à préparer ma candidature pour une entrevue à la Régie du bâtiment du Québec. Je postulais pour un poste de conseillère en communication, profil réviseure, en remplacement d'un congé de maternité. Non seulement j'ai décroché le poste, mais j'ai fini par obtenir un poste permanent. Même si je ne travaillais pas dans mon domaine, plusieurs des aptitudes que j'ai acquises durant mes études m'ont servie et me servent toujours. Je pense évidemment à la qualité de mon français écrit, mais aussi à mon esprit critique, à ma curiosité intellectuelle et à ma capacité de synthèse. De plus, j'ai poursuivi mes études doctorales à temps partiel tout en travaillant pendant quatre ans, ce qui est une belle preuve de ténacité.

Comme je faisais partie d'une équipe dynamique sous l'égide d'une patronne qui avait confiance en moi, j'ai pu, en collaboration avec des collègues, démarrer la présence de l'organisation sur les médias sociaux, soit LinkedIn et Twitter. Pour ce faire, j'ai bénéficié de formations et eu la chance de rencontrer des gens de différents ministères et organismes (MO) pour voir comment les médias sociaux étaient gérés à plusieurs endroits. À l'image de mon attitude durant mes études, j'ai continué sans cesse à me tenir à jour sur les dernières tendances dans le domaine. Seul bémol, mes tâches consacrées aux médias sociaux demeuraient à temps partiel, alors que je rêvais d'en faire à temps plein. 

Durant mon deuxième congé de maternité, j'ai postulé pour le poste que j'occupe présentement. Mon emploi de responsable des médias sociaux est tout simplement passionnant! Je gère depuis peu la page Facebook et le compte Twitter Gouvernement du Québec. Je contribue à la mise en place de l'approche proactive gouvernementale dans les médias sociaux et la communication numérique. J'offre aussi du service-conseil à des MO. Bref, si mon cheminement était à refaire, je ne changerais rien. Mes années universitaires ont été extrêmement formatrices, et c'est la somme des apprentissages que j'y ai faits qui contribue à faire de moi ce que je suis aujourd'hui professionnellement.

Février 2018

Thomas Langlois

Thomas Langois Crédit photo : Pierre Barrellon

Artiste
Baccalauréat en théâtre
Maîtrise et doctorat en littérature, arts de la scène et de l'écran

Quel plaisir et quelle chance pour moi d'écrire ces mots aujourd'hui et de saisir l'opportunité de parler de ma formation et de mon passage à l'Université Laval! Les programmes de théâtre de l'Université Laval disposent d'un corps d'enseignants extrêmement engagés dans l'enseignement et qui, au-delà de la pertinence de l'expertise transmise, se dédient à faire mûrir en nous les assises essentielles à l'art théâtral et à stimuler la passion, oui, mais aussi une curiosité et un désir de découverte insatiables et surtout une persévérance et un goût du travail acharné. Je ne peux qu'être redevable à mes professeur.e.s de théâtre qui m'ont transmis ce à partir de quoi il est possible de développer une carrière de créateur. S'engager dans les programmes de théâtre de l'Université Laval, c'est aussi s'engager dans un programme qui s'engage d'abord envers nous : c'est développer une expertise en mise en scène et en création théâtrale à travers un parcours pratique et théorique, qui nous amène à développper une vision artistique et originale, aigüe et unique à chacun. Cette vision artistique, je l'ai découverte dès mes premières années du baccalauréat, puis je l'ai développée, complexifiée et professionnalisée en me formant à la maîtrise et, aujourd'hui, au fil de mes études doctorales, toujours guidé par le suivi fortement personnsalié de mes professeur.e.s.

C'est nourri de mon expérience et de mes apprentissages particulièrement riches aux programmes de théâtre de l'Université Laval que, parallèlement à mes études à la maîtrise, j'ai entamé ma carrière artistique professionnelle.

Poète créateur tant multidisciplinaire qu'indiscipliné, je me produis entre autres lors d'événements liés à la poésie orale et dans la recherche et l'expérimentation artistique, à travers plusieurs créations théâtrales et hybrides telles que ...manquante (performance littéraire du collectif des P'lis d'langue, présentée par JokerJoker à l'Université Laval, 2018), Imanipulaton (spectacle multidisciplinaire intégrant slam et performance vidéo, présenté en version spectacle au festival PHOS à Matane puis en version installation à l'Agence TOPO, 2017 et 2018 respectivement), Faudrait qu'on s'raconte (spectacle multidisciplinaire intégrant slam, danse, théâtre et musique contemporaine, présenté au FTUL, 2017), Lapalissade (spectacle interactif du collectif Dans Ta Tête, présenté au FTUL puis au Mois Multi à Québec, 2016 et 2017 respectivement), 1-800 Visage-s (installation théâtrale interactive du collectif Dans Ta Tête, présentée avec JokerJoker à Québec, 2016), Carnaval Carnivore (spectacle solo de slam-théâtre, présenté au Festival international de théâtre de Sibiu en Roumanie puis au festival Dix Ans de Slam à Montréal, 2016) et Panpan!, spectacle expérimental de slam-théâtre (présenté à titre d'exigence partielle de ma recherche à la maîtrise à l'Université Laval, 2015).

Bien sûr, il s'agit là d'un abrégé de mon parcours professionnel : j'ai en effet eu la chance de collaborer avec divers artistes et organismes à travers différents événements ponctuels. J'ai également publié deux plaquettes de textes à slamer : Faire mal, volume 1 (2015) et Faire mal, volume 1, chapitre 2 (2016) aux éditions Les croque-mots du Tremplin d'Actualisation de la Poésie (TAP), en plus d'offrir depuis 2015, sur une base régulière, des ateliers d'écriture et de performance slam (GRIS-Québec, Bouches Bées Anonymes, etc.). Je suis également cofondateur et codirecteur général et artistique de JokerJoker (2015), organisme de diffusion nomade de spectacles multidisciplinaires. Enfin, j'ai également eu la chance de décrocher de nombreuses distinctions en slam dont, à trois reprises, le titre de Champion Slam de la Capitale (2011, 2015, 2017), de même que celui de Champion Slam du Québec (2017) au Grand Slam, la finale québécoise de slam.

Bref, tout au long de mon parcours artistique encore très jeune, j'ai recherché le risque artistique, en proposant des créations atypiques que j'infuse de mon expérience tirée de ma formation en théâtre à l'Université Laval. Tout ce que j'ai développé et que je continue à développer, toutes mes réussites et mes découvertes, je les dois aussi aux programmes de théâtre d'ici, soit le baccalauréat en théâtre de l'Université Laval, ainsi que la maîtrise et le doctorat en littérature, arts de la scène et de l'écran. C'est d'ailleurs en raison de la richesse de l'enseignement de ces programmes que je poursuis actuellement mes recherches artistiques à travers un doctorat en théâtre, où j'espère continuer à me développer à titre de chercheur-créateur. Je souhaite ainsi contribuer à faire progresser la recherche théâtrale, en plus de continuer à proposer, dans mes années futures, des créations qui, je l'espère, sauront surprendre le public et mettre en lumière de nouvelles approches de la création théâtrale.

Mars 2018

Isabelle Lechasseur

Agente de recherche et de développement de projets au Bureau du Nionwentsïo de la Nation huronne-wendat
Baccalauréat en histoire

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, janvier 2015

Marie-Ève Lord

Marie-Ève Lord

Directrice générale adjointe et conservatrice au Musée de la mémoire vivante
Baccalauréat en sciences historiques et études patrimoniales - profil entrepreneurial
DESS en muséologie

Depuis toujours (ou presque), je suis passionnée par le passé et ses impacts sur le présent... et le futur. J'ai toujours été friande d'en apprendre plus sur le passé, peu importe le lieu ou l'époque.

J'ai donc commencé mes études à l'Université Laval en histoire. Après quelque temps toutefois, j'ai voulu élargir mes horizons. Il y a tant d'approches pour aborder le passé! En continuant mon parcours en sciences historiques et études patrimoniales, j'ai développé des connaissances et des compétences interdisciplinaires qui se sont révélées fort utiles. J'ai aussi découvert un monde, celui du patrimoine, et j'y ai sauté à pieds joints.

Lors de mes études de premier cycle, je cherchais à mettre en pratique les connaissances acquises, à lire celles-ci de manière plus directe à la réalité. Je tenais aussi à m'outiller pour un avenir possible en tant que travailleuse autonome. J'ai donc participé au Profil entrepreneurial où j'ai pu m'initier à la gestion, à la planification, au réseautage, bref, à ce qu'implique une carrière entrepreneuriale. Un projet d'exposition muséale a découlé de mon passage au Profil.

Ce projet d'exposition a continué d'évoluer lors de mes études en muséologie au deuxième cycle. En développant le sujet de cette exposition, la chanson traditionnelle francophone, j'ai aussi développé une passion pour ce répertoire transmis de génération en génération.

Mes études de deuxième cycle ont été l'occasion d'étudier et de réfléchir sur l'univers muséologique. De la conservation à la mise en exposition, de l'évaluation muséale à l'administration d'un musée, cette formation nous a permis de découvrir les différentes facettes essentielles de ces institutions et de leur rôle au sein d'une société. Nous avons eu de multiples contacts avec des professionnels œuvrant dans le milieu tout au long de nos études, un autre avantage considérable.

Mon premier contact avec le Musée de la mémoire vivante eut lieu lors d'une école d'été organisée par l'IPAC juste avant mon entrée au baccalauréat. J'ai par la suite été engagée par le Musée quelques années d'affilée en tant qu'étudiante, avant d'y occuper un poste permanent de médiatrice culturelle à la fin de mes études. C'est ainsi que, d'année en année, j'ai appris à mieux connaître le musée, ses collections, ses activités et son impact sur les collectivités. Cet impact est bien réel. Le Musée de la mémoire vivante est le seul au Québec à se consacrer exclusivement aux témoignages et aux récits de vie. Nous œuvrons donc au sein des souvenirs, savoirs et savoir-faire que des centaines de personnes ont accepté de partager avec nous. Recueillir des témoignages contribue à la valorisation des histoires et des récits de vie de chacun. Travailler au Musée, en parallèle à  mes études en patrimoine et en muséologie, m'a beaucoup sensibilisée au patrimoine immatériel.

L'une des choses que j'adore dans un musée est que nous apprenons constamment sur des sujets extrêmement variés, que ce soit dans le cadre de collectes de témoignages ou encore lors de la réalisation d'expositions. En quatre ans, j'ai effectué des recherches sur les traditions alimentaires, sur la fécondité et les croyances associées à celle-ci, sur les pratiques de cueillette en nature, sur la vie et l'oeuvre de Philippe Aubert de Gaspé ainsi que sur la pratique de la chanson traditionnelle. Et ce n'est qu'un début! Nous apprenons aussi beaucoup au contact des visiteurs et des gens qui nous livrent leur témoignage. Ce contact humain est enrichissant et ajoute une dimension à notre travail.

Une opportunité m'a été offerte quelques mois seulement après la fin de mes études, celle de devenir la relève de l'institution. Je dispose donc de quelques mois afin d'en apprendre un maximum sur les rouages du Musée avant d'être appelée à en assurer la direction générale. C'est tout un défi à relever, mais c'est une beau défi. Alliant le rôle de directrice générale adjointe à celui de conservatrice, je découvre un peu plus chaque jour les rouages assurant la bonne marche d'une petite institution muséale. J'ai l'occasion de mettre à profit mes connaissances, mes expériences et ma créativité à travers une multitude de réalisations allant de la gestion de projet ou de partenariat à l'élaboration d'expositions en passant par le développement et la conservation de la collection. Bref, la direction générale, dans une petite institution muséale, touche à peu près à tout. Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas. Je trouve cela motivant.

C'est un grand bonheur d'œuvrer au sein d'une petite institution muséale. C'est aussi un grand honneur d'être en quelque sorte la gardienne d'autant de souvenirs, d'autant de témoignages confiés par des gens aux parcours de vie si diversifiés.

Et l'exposition sur la chanson traditionnelle? Elle continue de faire son chemin pour une inauguration au mois de septembre 2018.

Mars 2018

Patrick Allen McCarthy

Patrick Allen McCarthy

Chargé d'enseignement à l'École des langues de l'Université Laval et au cégep
Baccalauréat en enseignement de l'anglais, langue seconde
Maîtrise en linguistique

J'ai terminé un baccalauréat en enseignement de l'anglais comme langue seconde ainsi qu'une maîtrise en linguistique avec une concentration en didactique des langues. Pendant ces études, je me suis trouvé tellement encadré par mes professeurs et le personnel du campus (département, bibliothèque, cafétéria, etc.).

Par la suite, en 1994, j'ai commencé à enseigner au cégep avec le début de la réforme. Depuis mes études, j'ai enseigné treize années au Campus Notre-Dame-de-Foy, et presque onze ans au Cégep Garneau. De plus, j'enseigne depuis plus de 20 années à titre de chargé de cours, et je peux dire que j'adore sincèrement enseigner aux deux niveaux, collégial et universitaire.

Un message que je veux donner aux étudiants finissants, c'est que, peu importe la carrière que vous avez choisie, sachez bien QUI vous êtes avant de vous y lancer. Posez-vous des questions telles :

  • Qui suis-je vraiment?
  • Quelles sont mes valeurs?
  • Qu'est-ce qui importe pour moi?

Si j'avais un souhait pour vous, ce serait que vous commenciez à prendre du temps pour VOUS. Prendre ce temps pour faire de la méditation, revoir vos buts dans la vie... mais surtout prendre ce moment pour décider quel genre de personne vous voulez être. Ensuite, adoptez cette nouvelle façon d'être. Le nouveau « vous » sera naturel. Vous commencerez donc à être AUTHENTIQUE et vous serez mille fois plus heureux. Cela devrait être le but ultime : être bien avec soi-même.

Mars 2018

Mike-James Noonan

Mike-James Noonan

Enseignant au Séminaire Saint-François et maire
Baccalauréat en enseignement de l'anglais, langue seconde

Dès un très jeune âge, j'étais très énergique et créatif dans mes idées, ce qui rendait la vie difficile à certaines de mes gardiennes. Pour faire suite à la démission de plusieurs d'entre elles qui avaient une certaine difficulté à gérer mon énergie et ma créativité, mes parents travaillant très fort sept jours sur sept avaient décidé à l'époque qu'il était mieux que je vienne travailler avec eux. À l'âge de 12 ans, j'étais rendu chef d'équipe et, à 18 ans, gestionnaire dans l'entreprise familiale qui œuvrait dans le domaine de l'alimentation. Malgré mon implication dans l'entreprise familiale, mes parents me rappelaient souvent l'importance d'une bonne éducation et, surtout, de choisir un métier dans lequel je serais heureux.

En secondaire 4, à la suite d'une visite chez une conseillère en orientation et avec une analyse de mes résultats scolaires, j'avais décidé que j'allais devenir un ingénieur en génie mécanique espérant un jour travailler dans le monde automobile. Après avoir complété mon DEC en sciences pures, je commençais mon baccalauréat en génie mécanique. Dès ma première session, j'avais rapidement réalisé que ce n'était pas pour moi. Pensant que je serais plus heureux dans un métier plus pratique que virtuel, j'ai obtenu mon diplôme en mécanique automobile par la suite. Après trois mois de travail comme mécanicien chez un concessionnaire automobile, je ne me sentais toujours pas dans mon élément. Je décidai alors de démissionner et de concentrer mes efforts dans notre entreprise familiale où j'étais plus heureux.

Au printemps 2006, mon jeune frère décide de s'inscrire au baccalauréat de l'enseignement de l'anglais, langue seconde. Après avoir lu la description de ce programme dans différentes universités, je trouve le programme offert à l'Université Laval tellement intéressant que je décide de m'y inscrire avec mon frère!

J'ai plusieurs souvenirs inoubliables de mes quatre années d'études à l'Université Laval. Tout a commencé avec notre initiation où j'ai rencontré la femme de ma vie. Nous nous sommes mariés à la fin de mon baccalauréat et aujourd'hui, nous avons deux beaux enfants. Dès la première année, grâce à un stage, nous avons eu la chance de vivre l'expérience de notre futur métier, ce qui est très formateur et nous a rapidement fait comprendre les réels défis qui nous attendaient. Je peux dire que nos professeurs nous ont bien outillés pendant notre baccalauréat. De plus, beaucoup de ressources étaient disponibles (professeurs, centre d'aide pour l'écriture, bibliothèque incroyable, etc.) pour nous amener à la réussite. L'enseignement n'est pas toujours facile, mais je suis arrivé bien préparé pour le marché du travail. Aujourd'hui, j'enseigne au Séminaire Saint-François, une institution qui me permet de rayonner dans le monde de l'enseignement et d'assurer mon rôle de passeur culturel et d'éveilleur d'esprit.

Finalement, mes quatre ans d'implication à l'Université Laval m'ont aussi beaucoup apporté. J'ai donné des conférences aux nouveaux étudiants, participé aux journées d'inscription et eu l'honneur d'être représentant des étudiants de mon programme. À la fin de mon baccalauréat, j'ai reçu le plus grand honneur offert à un finissant : être le porteur de masse (valedictorian) et d'offrir un discours fort en émotions et rassembleur à tous les finissants de ma cohorte. Aujourd'hui, ce parcours d'implications au sein de l'Université Laval a tissé le chemin qui m'a amené à continuer de m'investir dans ma communauté et d'avoir été élu le plus jeune maire dans l'histoire de ma ville.

Février 2018

Olivier Roy

Olivier Roy

Archéologue au ministère de la Culture et des Communications
Baccalauréat et maîtrise en archéologie

J'ai été attiré très jeune par l'histoire, l'archéologie et la culture en général. J'étais fasciné par cette idée de marcher sur les traces du passé et de découvrir des trésors fabuleux, à l'image de ces stéréotypes véhiculés par la culture populaire. En grandissant, mes intérêts se sont grandement diversifiés, mais les sciences historiques ont toujours gardé une place particulière dans ma vie. J'ai vite compris que la conception que j'avais de cette discipline était bien différente de la réalité. Loin de me rebuter, cela n'a fait que conforter mon idée que je voulais en faire mon métier, bien que concrètement je ne sache pas encore où cela pouvait me mener.

Après avoir terminé un programme préuniversitaire en Histoire et civilisation au Cégep de Lévis-Lauzon, j'ai décidé de poursuivre mes études aux cycles supérieurs et de m'inscrire à l'Université Laval. Plusieurs domaines m'intéressaient et j'avais de la difficulté à choisir un programme universitaire. C'est alors que j'ai pris conscience que le programme de baccalauréat en archéologie m'offrait tout ce dont je désirais, puisqu'il me permettait de regrouper en un seul programme mon intérêt pour l'archéologie, bien sûr, mais également l'histoire, la muséologie, la conservation, les sciences, la culture et le patrimoine sous toutes ses formes. J'ai pu moduler mon cursus en fonction de mes intérêts, et ainsi acquérir des bases solides sur lesquelles construire mon projet de maîtrise. J'ai développé une rigueur méthodologique, un esprit critique et de synthèse, des connaissances multidisciplinaires et une qualité de rédaction qui me sont maintenant utiles sur le marché du travail comme dans ma vie professionnelle.

Pendant mes études, j'ai d'abord décroché un emploi dans une enetreprise privée spécialisée en recherches généalogiques, où j'occupais essentiellement un poste de contrôle de qualité des bases de données numériques. Ce premier contact avec des sources primaires et des documents d'archives a été fort enrichissant, tant du point de vue de l'acquisition des connaissances que d'un point de vue méthodologique. Par la suite, j'ai été sollicité en vue de collaborer à la mise en œuvre et à la réalisation d'un vaste inventaire de l'ensemble du patrimoine bâti de la MRC de Bellechasse, d'où je suis originaire. Mené par la Société historique de Bellechasse, ce projet m'a permis de découvrir et de redécouvrir mon coin de pays tout en cumulant une expérience de terrain en acquisition de données et en évaluation patrimoniale. Au-delà de cette expérience, je voyais le potentiel de cet outil pour la gestion du patrimoine, une avenue que je n'avais encore jamais envisagée dans le cadre de mon cheminement de carrière. 

Dans le cadre de mes études de maîtrise, j'ai par la suite eu l'opportunité d'effectuer un stage en milieu de travail au ministère de la Culture et des Communications du Québec, plus précisément à la Direction de l'archéologie. À la fin de mon stage, j'ai eu la chance d'être embauché comme étudiant, et ce, de façon continue un peu plus de quatre ans. Cette première incursion dans la fonction publique québécoise m'a permis de confirmer et de développer mon intérêt pour la gestion du patrimoine archéologique. Ma longévité au sein de la direction m'a permis d'avoir un portrait d'ensemble de la gestion du patrimoine archéologique au Québec, d'obtenir de plus en plus de responsabilités dans le cadre de mon travail et ainsi de développer mon expertise.

En juillet 2017, j'ai eu l'opportunité de décrocher un poste de professionnel occasionnel, toujours au sein de la Direction de l'archéologie. Le fait d'évoluer dans une petite équipe m'a permis de développer mon autonomie, ma polyvalence et ma débrouillardise. Par ailleurs, bien que la nature de mon travail fasse en sorte que je n'intervienne pas comme archéologue sur le terrain, ma formation en archéologie m'a apporté non seulement les connaissances nécessaires pour traiter mes dossiers, mais également de développer des compétences en recherche, en analyse et en synthèse des informations, des aptitudes qui sont essentielles pour évoluer au sein de la fonction publique.

Je ne suis encore qu'en début de carrière, mais je suis fier des emplois enrichissants et diversifiés qui se sont offerts à moi. Cette brève rétrospective m'a fait prendre conscience que je dois une bonne part de mes réussites professionnelles aux compétences que j'ai acquises dans le cadre de mon parcours universitaire. Je sais maintenant que je suis bien outillé pour progresser dans mon parcours professionnel et que je suis prêt à relever les nouveaux défis qui s'offrent à moi.

Janvier 2018

Arnaud Ruelens-Lepoutre

Arnaud Ruelens-Lepoutre

Rédacteur-stratège et codirecteur artistique
Baccalauréat et maîtrise en études littéraires

Le domaine des lettres m'a charmé dès le cégep et mon choix d'études universitaires fut donc des plus simples. Ma passion pour l'écriture me poussa à terminer un baccalauréat - profil création, puis une maîtrise en recherche-création à l'Université Laval. Malgré la simplicité de ce chemin qui semble plutôt unidirectionnel, j'ai pris soin de suivre les conseils de mes prédécesseurs et me suis engagé très tôt à diversifier mon parcours.

Mon implication a pris ses premières formes à l'intérieur de l'enceinte universitaire, où j'ai effectué plusieurs années de bénévolat en donnant, par exemple, des ateliers d'écriture dans mon association étudiante, en rejoignant le comité éditoral de la revue Le Crachoir de Flaubert, en devenant membre étudiant du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, ou en écrivant des articles journalistiques pour Impact Campus. J'ai également effectué quelques contrats de correction en tant qu'auxiliaire d'enseignement pour des cours de création littéraire avec la confiance de mon directeur de maîtrise. Rapidement, j'ai mis de l'avant cette expérience acquise pour l'exporter en dehors de l'université, en rejoignant le comité de sélection du Mois de la poésie, ou en fondant un OBNL littéraire, les Productions Triptukhos, avec lequel j'ai produit et diffusé, en tant que directeur artistique, plus d'une trentaine d'évènements, dont des ateliers de création littéraire et des spectacles multidisciplinaires.

Toute cette implication a eu comme effet de ralentir ma rédaction de maîtrise, bien entendu, qui a pris presque quatre années à terminer. Pourtant, je ne peux m'empêcher de voir à quel point tout ce temps investi s'est transformé en des compétences et des expériences primordiales au monde du travail. Mon portfolio d'étudiant s'est ainsi garni, au cours des années, de publications dans des revues émergentes, de bourses d'études départementales, ou d'autres bourses, telle que le Fonds de soutien aux initiatives de la relève littéraire de Première Ovation, mais surtout, d'une reconnaissance marquée dans le milieu littéraire de la Ville de Québec.

Lorsque je me suis retiré des études universitaires, au printemps 2017, j'étais déjà engagé à temps plein par l'organisme Productions Rhizome à titre de rédacteur Web et chargé de projets. Comme je désirais réorienter ma carrière vers le domaine de la rédaction publicitaire, j'ai ensuite assuré le poste de rédacteur-concepteur pour l'agence de marques Kabane, avant de joindre l'équipe de l'agence Guépard Communications en tant que rédacteur-stratège et codirecteur artistique.

C'est simple, à chaque entrevue d'emploi, j'ai répondu aux questions posées sur mes compétences en prenant appui sur une situation réelle de travail. Même fraîchement diplômé, aucun employeur ne pouvait donc me reprocher un manque d'expérience et, encore moins, un manque de passion. Il suffit ensuite d'exercer son art privilégié, l'écriture, du mieux qu'il nous a été enseigné, cinq jours semaine durant.

On dit souvent que des études supérieures dans le monde des lettres impose de grandes difficultés d'embauche et qu'il n'existe pratiquement pas de grandes carrières associées à ces domaines en dehors de l'enseignement. Je ne crois pas que ce soit un monde si limité en possibilités. Ce n'est certainement pas le champ d'études le plus appliqué ni celui qui mène directement à des emplois précis. Néanmoins, si l'on reste ouvert aux différentes opportunités et que l'on est prêt à se lancer dans le vide de temps à autre, les résultats sont remarquablement satisfaisants. Il n'y a pas d'autres trucs que de se faire confiance et de sauter.

Février 2018

Marie-Pier Savoie

Marie-Pier Savoie

Enseignante au cégep
Certificat en communication publique
Baccalauréat et maîtrise en études littéraires

La littérature? Difficile d'admettre que c'est bien elle, qu'on l'a trouvée, que c'est notre branche. Plusieurs, dont moi, vont s'inscrire dans un autre programme en se convainquant que la passion resterait une passion, jamais une carrière. Mais j'en connais plusieurs qui, comme moi, sont revenus vers la littérature. On ne peut tout de même pas passer à côté de soi.

C'est difficile de se lancer pour trois années dans un baccalauréat qui, au contraire de bien d'autres, n'est pas intimement lié au marché du travail. Difficile de recevoir l'éternelle question : « Qu'est-ce que tu vas faire après tes études? »

Ces difficultés feront de votre choix de programme un choix sincère, avisé. À votre première session, vous serez entouré de personnes ayant assumé ce choix. On vous parlera des grands auteurs, des marginaux, de ceux que vous ne connaisez pas, pas encore, on analysera les oeuvres, bien sûr, mais on vous parlera aussi de sociologie, de psychanalyse, de narratologie, de formalisme, d'histoire littéraire et j'en passe. Vous aurez plusieurs choix de cours à faire en fonction de vos propres intérêts. Certains auront aussi la possibilité de travailler au sein d'une équipe de recherche auprès d'un professeur. Cette expérience est réellement formatrice puisqu'elle permet de s'ancrer dans le monde de la recherche et de se rapprocher de la réalité et des enjeux des études aux cycles supérieurs. Pour ma part, j'y fus initiée grâce au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) en participant à l'élaboration du Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec dirigé par Aurélien Boivin.

Et après le baccalauréat, on fait quoi? Plusieurs iront vers la maîtrise puis vers le doctorat. D'autres poursuivront leurs études pour se former en pédagogie collégiale ou dans des programmes connexes aux études littéraires (en édition, par exemple). Certains trouveront un emploi sitôt sortis.

Pour ma part, j'ai toujours voulu enseigner au cégep. Tout de suite après mon baccalauréat, l'occasion que j'espérais s'est présentée -- non sans une certaine angoisse : celle d'enseigner dans un cégep à temps plein, en remplacement, pendant une session. J'ai donc décidé de prendre une pause de l'université pour acquérir une expérience en enseignement collégial avant d'entamer ma maîtrise. Ce fut révélateur : cela m'a confirmé mon choix de carrière, en plus de me donner un bagage important qui ferait la différence dans mon curriculum vitæ. Puis, je suis retournée à l'Université Laval pour mes études de deuxième cycle financées par le Conseil de recherches en sciences hmaines (CRSH) et le Fonds de recherche du Québec -- Société et culture (FRQSC). La maîtrise reste une qualification demandée par plusieurs cégeps, malgré l'importance de plus en plus grande accordée aux diplômes en pédagogie et à l'expérience. De la fin du baccalauréat à aujourd'hui, soit en six ans, j'ai enseigné dans cinq campus différents, j'ai donné les quatre cours de littérature obligatoires à l'obtention du DEC, le cours de renforcement du français écrit, ainsi que certains cours de littérature propres aux programmes de lettres. De plus, les services de formation continue de chaque cégep offrent la possibilité de donner d'autres cours de français ou de communication. Si j'ai dû m'adapter à ces différents milieux et à ces différents contrats, je peux tout de même dire que, depuis la fin de ma maîtrise, je réussis à faire ce que je souhaitais faire : enseigner la littérature.

Pour terminer, à l'image du surnom « maman » qu'on me donnait à l'époque où j'étais présidente de l'Association des étudiants et étudiantes en création et en études littéraires de l'Université Laval (ACÉLUL), j'y vais d'une recommandation : ne vous inscrivez pas au programme d'études littéraires uniquement parce que vous aimez lire; allez-y parce que vous voulez apprendre et avoir une autre lumière à votre regard, parce que vous êtes avide de connaissances et de lectures. Le baccalauréat ne mène pas à une profession, mais il permet de faire évoluer votre réflexion. Et je vous en souhaite une très belle.

Juillet 2018

Alex Thibodeau

Rédactrice chez Jobillico
Baccalauréat intégré en langue française et rédaction professionnelle

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, août 2016

Emmanuelle Tremblay

Emmanuelle Tremblay

Chargée de communication au Service du développement professionnel de l'Université Laval
Baccalauréat en histoire de l'art
DESS en muséologie

Le déclic pour l'histoire de l'art s'est produit en 1994, au centre Pompidou à Paris lorsqu'un guide m'a offert une visite de trois heures devant trois oeuvres d'art. Ça m'a captivée. J'avais 18 ans. 

Après mon cégep en arts à Garneau, je me suis inscrite au baccalauréat en histoire de l'art à l'Université Laval en 1995. Ce programme a satisfait ma grande curiosité et ma soif de culture générale sur un tas de sujets : l'histoire, les arts en général, l'architecture, un peu de littérature et de musique, mais aussi, par exemple, les avancées scientifiques du 19e siècle (médecine, cinéma, photographie, etc.) qui ont influencé la production artistique d'alors. C'est aussi pendant cette période que j'ai commencé à apprendre l'italien et l'allemand, l'apprentissage de ces langues faisant partie du cursus. Cela a contribué à développer davantage mon goût pour les langues et pour la découverte d'autres cultures. Aussi, à la fin de mon baccalauréat, j'ai suivi le cours Introduction à la muséologie, ce qui m'a amenée, après réflexion, à poursuivre mes études au 2e cycle en muséologie afin de diversifier un peu mon champ de compétences.

Contrairement au très théorique baccalauréat en histoire de l'art, j'ai trouvé le DESS très ancré dans la réalité. Le programme comporte trois stages et les autres cours comprennent des volets théoriques et pratiques. En plus des stages, nous avons eu l'occasion de travailler sur des projets concrets avec différents acteurs du milieu (restructuration du Musée du Fjord après les inondations de l'été 1996, identification et inventaire des oeuvres d'art majeures du Saguenay—Lac-St-Jean, gestion d'un projet d'exposition, etc.). Ce programme d'études m'a fait sortir de ma zone de confort (i.e. l'étude, la recherche et la rédaction) pour communiquer avec les intervenants concernés et devoir me soucier de leurs réalités. C'est très formateur, ça prépare bien à l'intégration professionnelle et, de plus, ça permet de développer un réseau de contacts. Quoi qu'il en soit, une fois ces deux diplômes terminés, c'était super intéressant, mais qu'allais-je faire avec?

Pendant mes études, j'ai occupé avec beaucoup d'enthousiasme des emplois de guide-interprète dans un économusée en région et au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré qui comprenait alors un musée. J'ai fait des visites guidées en français, en anglais et en italien, j'ai vulgarisé des concepts à des clientèles diverses, j'ai appris des mots utilitaires dans plusieurs autres langues afin d'accueillir des touristes de partout. Après mes études, grâce à mon réseau de contacts, j'ai fait diverses démarches pour obtenir un emploi comparable dans le domaine touristique ou culturel. J'ai aussi entendu parler d'un emploi d'été au Service du développement professionnel de l'Université Laval qui consistait à faire des appels téléphoniques pour effectuer les suivis des stages en sciences et génie. Les conditions étaient deux fois supérieures à celles des emplois que j'aurais pu avoir en lien avec le tourisme culturel, mais le travail offert, à première vue, me semblait beaucoup moins passionnant. J'ai donc dû faire un choix, en quelque sorte, entre « le coeur et la raison » et, à ma grande surprise(!), c'est finalement la raison qui l'a emporté. Après ce contrat estival, la directrice du Service de placement m'a offert de remplacer un conseiller en emploi pour la clientèle de la Faculté des sciences et de génie.

Dix-sept ans plus tard, je suis encore au Service du développement professionnel, à titre de chargée de communication, et j'ai eu la chance d'occuper de nombreux mandats qui ont tous satisfait ma grande curiosité et ma soif de culture générale. Les très nombreuses analyses réalisées tout au long de mes études de baccalauréat et de maîtrise m'ont apporté un grand sens de l'analyse (naturellement!), une facilité à rédiger et à rechercher de l'information, une rigueur dans la structure de pensée, etc. Ces qualités et compétences ont rapidement été appréciées par mes collègues et me servent tous les jours. Je rédige beaucoup, je révise et je corrige des documents, je gère le contenu du site Web et des médias sociaux de mon organisation, je conçois des guides carrière pour des facultés (dont celui que vous lisez présentement), etc.

Quatre ans après avoir terminé un quatrième cours d'italien pendant mes études, un cinquième cours s'est offert, puis un sixième, que j'ai suivis. Par la suite, j'ai réussi l'examen PLIDA de compétences italiennes. Afin de poursuivre ma pratique de la langue, j'ai conçu un cours, qui est par la suite devenu une formule « prêt-à-partir » de 24 heures que j'enseigne aux débutants qui souhaitent pouvoir se débrouiller en italien pendant un voyage. J'ai offert ce cours à quelques reprises à de petits groupes en tant que travailleuse autonome.

Mes conditions de travail à l'Université Laval me permettent de voyager. Je fais des voyages très culturels; j'apprends les rudiments des langues des pays que je visite; je lis beaucoup pour me préparer. Je me suis aussi impliquée dans des conseils d'administration, dans celui de l'économusée pour lequel j'avais travaillé pendant mes études et dans celui de l'association italienne basée à l'Université Laval.

Ce qui m'a poussée, au départ, à choisir l'histoire de l'art est toujours très présent (la curiosité et la soif de culture générale), mais s'épanouit sous une forme différente. Je n'ai jamais regretté d'avoir refusé un emploi en culture à la fin de mes études... Car je sais que tous les chemins mènent à Rome... et l'Italie est une si belle destination! 

Mai 2018

Émilie Turmel

Adjointe à la programmation de la Maison de la littérature
Baccalauréat intégré en littératures et philosophie
Maîtrise en études littéraires

Crédit : Faculté des lettres et des sciences humaines, août 2016